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Mon projet présente le mélange de deux univers particuliers, qui ont chacun leurs usages et leurs codes. Il s’agit du milieu du sportswear porté par le bad boy, le délinquant et celui de la fleur. Nous avons vu que les emprûnts de la mode au domaine sportif sont de plus en plus fréquents dans le prêt- à- porter, mais aussi dans la haute couture, un milieu pourtant très sélectif et difficile d’accès. Les grandes maisons et les stars collaborent maintenant avec des grandes enseignes comme Puma, Adidas, Nike…

 

L’échange mutuel des différents domaines n’en est que plus riche (apparition de matières techniques et innovantes en mode, des formes esthétiques contrastant avec des gammes habituelles pour le sport, codes graphiques en rupture avec la préciosité des collections…).

 

Ma démarche cherche donc, en s’ancrant dans cette nouvelle réalité, à revisiter les attentes et les préjugés que l’on peut avoir par rapport à mes deux univers. J’ai envie de redonner de la vie au sportswear masculin, qui se porte dans notre société plus au sein d’une population ciblée, souvent en marge et en difficulté. Cette population est souvent issue de cités, de quartiers sensibles, on ne la regarde pas toujours favorablement. Avec l’utilisation de la fleur, déclinée à la fois en motif mais aussi comme accessoire, je viens perturber et renouveler la coupe basique et assez terne du sportswear classique (sweat à capuche, jogging, baskets). En faisant référence à l’histoire de la fleur par la tapisserie et par le costume de cérémonie, cet ensemble anodin, devenu banal devient alors une création singulière entre passé et présent. L’art descend dans la rue autant que la rue inspire la mode.

 

Le vestiaire sportif n’est pas seulement pour certains, il se transforme, il s’enrichit pour nous donner ici une nouvelle vision colorée et séduisante. La virilité, la familiarité du bad boy contraste avec l’élégance, l’aspect solennel et décoratif de la fleur. Ils se réunissent pour casser les idées préconçues qui leur sont associées. Je cherche à montrer que mes univers ne rentrent pas dans des catégories, il y a une part de féminin dans le masculin et une part de masculin dans le féminin, il suffit de regarder au-delà des apparences.  La culture urbaine dont je m’inspire (le rap, le hip hop avec le baggy), est ici mise à l’honneur par le motif végétal, c’est l’émergence d’un milieu en retrait et déconsidéré qui s’insère au sein de la mode, du quotidien.